l'éloge du monde, 10 ème épisode: de Bobo Dioulasso à Niamey
l'éloge que je choisis pour évoquer la traversée du Burkina Faso c'est celui de ces gamines qui m'ont offert leur sourire avant de me demander timidement que je leur fasse "une carte". Faire une carte en Afrique, ça signifie: tirer le portrait. Comment y résister les filles ? Je ne demande que ça ! Elles sont venues, l'une après l'autre, examiner leur image sur l'écran de mon appareil. Je ne sais pas ce qu'elles ont vu avec la luminosité ambiante et regrette de ne pas avoir eu un polaroïd pour offrir à chacune "leur" carte ...
14 mars, Koloko, kms 6 673
Je note un temps nuageux, et une température de 28° quand nous quittons notre campement vers 9h, quelques kilomètres avant la frontière du Burkina. Pas de changement de paysage, bien que nous remontions sensiblement vers le nord, en direction de Ouagadougou et Niamey. Découverte d'un cotonnier (je n'en avais jamais vu!). Plus loin rencontre avec des enfants qui alimentent le feu de ce qu'on pourrait apparenter à un alambic puisque dans les chaudrons boue un mystérieux breuvage alcoolisé (du type vin de palme) que nous ne goûterons pas. La caravane que nous remorquons attire toutes les curiosités et les regards. Il n'y en a tout simplement pas en Afrique et les enfants veulent visiter! Nous avons maintenant largement dépassé la moitié de ce voyage qui nous mènera à N'Djamena. Pour passer le temps à bord, notre trio a mis au point quelques expressions dont nous nous égayons bêtement, inlassablement et quotidiennement, du style "belle eau claire et propre " pour désigner un puits d'eau potable, "paf la chèvre" pour l' animal gisant sur le bas-côté de la route, "sales bêtes" pour tout bétail traversant inopinément la route, "belle ombre fraîche" pour un manguier touffu qui nous offrira l'hospitalité, et bien d'autres que j'ai depuis oubliées ... Traversée de Ouaga, et après une nouvelle panne (de moteur cette fois), arrivée à Niamey le 18 mars.