l'éloge du monde, 6ème épisode: "un thé au Sahara"
Une parenthèse aujourd'hui dans la chronologie du voyage commencé mardi et qui nous mènera à N'Djamena pour vous convier en ce jour de fête, à un très pacifique "thé au Sahara".
Celle ou celui qui croit comme les héros du roman éponyme que le désert effacera leurs tourments et leur apportera, en même temps que l'ivresse des grands espaces, la paix intérieure, est victime d'un mirage. Le désert n'appartient qu'à ceux qui respectent sa force, en connaissent les ressources mais aussi et surtout les pièges. Les squelettes d'animaux sont là pour nous le rappeler, les troupes armées qui s'y planquent aussi. A la tombée du jour, le désert est inquiétant et hostile, et loin de l'apaisement, révèle des angoisses ignorées. Abordé avec amour et avec l'humilité de celui qui a tout à apprendre, il peut parfois -inversement et face à un danger- réveiller en nous des forces et un sang froid inconnus auparavant. Toute vie est un défi à la nature et inspire respect dans ces lieux fantômatiques et silencieux : la moindre petite plante qui prend racine, les douces courbures des dunes ciselées par le vent, le port majestueux (quoique ridicule) des infatigables dromadaires, la rapidité du feneck, la sagesse et la fierté des nomades qui tendent l’outre de lait de chèvre aigrelet et clair. L’hospitalité est de rigueur pour ces fiers hommes du désert, et ça, ce n'est pas une légende.
Dans cette parenthèse du monde, c’est le "2ème passage du thé" que je vous invite à partager, celui dont le proverbe touareg dit qu’il est « doux comme l’amour ». En vous souhaitant, ami-e-s blogueurs, de très bonnes fêtes de fin d’année.